pour les coeurs durs

Publié le par abouzakariya

 

 

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Dix choses qui sont perdues et inutiles.

 

 

 


Bismil-lehi ar-Rahmâni ar-Rahîm

 


Ibn Qayyim al-Djawziyyah (Rahimahoullah) a dit :

 


il y a dix choses qui sont perdues et inutiles :

1) Un savoir ['ilm] qui n'est pas mis en application [à travers les oeuvres].

2)
Une oeuvre sans sincérité et sans exemple à suivre.

3)
Un argent [biens] que l'on ne dépense pas [en aumône], c'est-à-dire, il n'est utilisé ni pour faire jouir son amasseur dans ce bas-monde [al-dounya], ni pour l'offrir en vue d'une récompense dans l'au-delà [al-âkhira].

4)
Un coeur dépourvu d'amour pour Allâh, du désir ardent de Le rencontrer et d'établir la familiarité avec Lui.

5) Un corps qui ne sert pas à obéir à Allâh et à Le servir.

6) Un amour qui ne s'engage plus à satisfaire au Bien-Aimée et à obéir à Ses ordres.

7) Un temps libre qui n'est pas utilisé pour profiter d'un bien [argent] sur le point d'être gaspillé ou pour gagner une bonne action.

8) Une pensée qui se pose sur des choses inutiles.

9) Un service rendu à celui qui, en échange d'être servi, ne t'approche pas d'Allâh et ne t'aide pas à améliorer ta vie présente.

10) Ta crainte et ton espoir dépendant de celui dont le pouvoir est dans la Main d'Allâh, qui le prend sous Sa Puissance et qui, par conséquent, n'a pour soi-même, ni malfaisance ni bénéfice, ni il se donne la mort, ni il se fait vivre, ni il se fait ressusciter.

Par ailleurs, les plus graves d'entre ces pertes qui sont à l'origine de toutes les autres pertes, c'est la perte du COEUR [al-qalb] et celle du temp.
La perte du coeur provient de la préférence de ce bas-monde à l'au-delà, et la perte du temps provient du prolongement de l'espoir.
Alors, toute la corruption consiste dans l'attachement aux passions et au prolongement de l'espoir, tandis que tout ce qui est conforme, consiste dans le fait de suivre le droit chemin [itibâ' al-huda], et le fait de se préparer au dernier rendez-vous [avec Allâh].
Et c'est à Allâh Seul que l'on implore le secours.

On s'étonne de celui qui, une fois devenu besogneux, suit son désir et ses préoccupations, au lieu de demander à Allâh de lui satisfaire ses besoins, de sauver son coeur de la mort, de l'ignorance et de la répugnance, et de le guérir [de la maladie] des plaisirs sensuels et des doutes.
Mais toutefois, si le coeur meurt, il cessera de comprendre son péché [dans la désobéissance].


Kitâb al-Fawâ-id d'Ibn Qayyim, p.151
Par Ibn Abd Al-Hadi
Comment les Coeurs ne tombent-ils pas amoureux...

 

 

 

 

 

Ibn Qayyîm al-Djawziyyah a dit :

« Comment les Coeurs ne tombent-ils pas amoureux de Celui qui est Seul, qui accorde les bienfaits et efface les méfaits, répond aux invocations, pardonne les péchés, dissimule les parties naturelles ['Awra], et apaise l'affligé ?

Il est véritablement Celui qui mérite l'invocation, Celui qui mérité véritablement qu'on lui rende grâce, qu'on l'adore, qu'on lui demande protection. Il est satisfait de celui qui se tourne vers Lui et se repend, Il est le Roi [al-Malik] qui n'a pas d'associé et qui n'a point d'égal.

Il est le plus juste, il découvre tous les secrets. Pour Lui, l'invisible est visible, les figures sont soumises à la lumière, toutes les preuves démontrent qu'Allâh n'a pas de pareil, qu'Il est sans égal, la nuit devient jour par l'illumination de Sa Face, la terre s'est éclairée à l'aide de sa clarté. Ni somnolence ni sommeil ne l'atteignent, Son voile est la clarté, et s'il [son voile] devait à se lever, il brûlerait tous ceux qu'ils le verraient. »

Kitâb al-Dâ'a wal-Dawâ', p.384

 

 

 

 

 

 

 

La maladie du Coeur et sont remède

 

 

 

 

 

Ibn al-Qayyîm a dit :

Le coeur tombe malade tout comme le corps. Alors, il se guérit par le repentir et la diète [par le fait de se préserver des péchés]. Il se rouille comme le fer avant d'être purifié par le rappel [d'Allâh] ; il pourrait être dépouillé [de tout sont bien] tout comme le corps de ses vêtements, avant d'être couvert par la dévotion. Il a faim et soif tout comme le corps avant sa nourriture, sa boisson en science, sont amour, sa confiance, sont repentir et sa servitude [auprès d'Allâh].

Evite la distraction à l'égard de Celui [Allâh Ta'âla] qui a prédestiné un terme à ta vie, à tes jours et à tes souffles, ceci envers Celui dont tu as uniquement et nécessairement besoin
.

 

 

 

Kitâb al-Fawâ-îd, p.124

 

 

 

 

La Dureté du Cœur 

 

Par l’imam Ibn Qayim Al-Jawziya

 

 

 

Le serviteur n'est pas affligé d’une punition plus grande que le durcissement du cœur et l’éloignement d'Allah. Le Feu a été créé pour fondre le cœur durci – ce cœur qui est le plus éloigné d'Allah parmi les cœurs. Si le cœur durcit, l'œil devient sec [et ne trouve aucune joie ou tranquillité].

 

 

 

Il y a quatre choses, qui si on transgresse leurs limites, durcissent le cœur : la nourriture, le sommeil, les discours et les relations sexuelles. Un corps affligé par la maladie ne tire aucune nourriture de l'alimentation et de l'eau et de la même façon un cœur de malade ne profite pas de l'avertissement ou de l'exhortation.

 

Quiconque désire purifier son cœur doit préférer Allah à ses désirs. Le cœur qui s'accroche à ses désirs est voilé d'Allah en fonction de la force de son attachement. Les cœurs sont les navires d'Allah sur Sa terre, c’est pourquoi les plus aimés parmi eux sont ceux qui sont les plus tendres, purs et résistants à l’égarement.

 

 

 

[Une référence au hadith : « Vraiment, Allah a des navires parmi les gens de la terre et les navires de votre Seigneur sont les cœurs de Ses serviteurs pieux et les plus aimés (par Lui) d'entre eux sont les plus doux et les plus tendres » hadith hassan. Référez-vous à As-Sahiha (n°1691)]

 

 

 

Les transgresseurs occupent leurs cœurs avec la poursuite de ce monde. Si seulement ils les avaient occupés avec Allah et la recherche l'au-delà, ils auraient réfléchi à la signification de Ses Mots et de Ses Signes qui sont témoins dans la création. Leurs cœurs seraient retournés à leurs propriétaires (dans les poitrines où ils résident) portant une merveilleuse sagesse et des perles de bienfaits.

 

 

 

Quand on nourrit le cœur avec le dhikr, sa soif est étanchée par la contemplation et il est nettoyé de la corruption, il sera témoin de choses remarquables et merveilleuses et sera inspiré par la sagesse.

 

 

 

Il n’est pas donné à tout individu doté de science, de sagesse et qui en porte l’habit d’être parmi ses gens. Plutôt les Gens de Science et de Sagesse sont ceux qui ont insufflé la vie dans leurs cœurs en tuant leurs désirs. Quant à celui qui a détruit son cœur et a préféré ses désirs, la science et la sagesse sont privés de sa langue. La destruction du cœur arrive par la possession du sens de la sécurité et la négligence.

 

 

 

Le cœur est fortifié par la crainte d'Allah et le dhikr. Si le cœur renonce aux plaisirs de ce monde alors il sera dirigé vers la poursuite du bonheur de l'au-delà et il sera parmi ceux qui y appellent. Si le cœur se satisfait des plaisirs de ce monde le bonheur de l’au-delà cesse d'être poursuivi.

 

 

 

Désirer Allah et Sa rencontre ressemble à une douce brise soufflant sur le cœur, chassant le désir brûlant de ce monde. Quiconque fait que son cœur se précipite vers son Seigneur se trouvera calme et tranquille et quiconque  l'envoie parmi les gens sera dérangé et excessivement perturbé. Ceci parce que l'amour d'Allah ne peut jamais entrer dans un cœur qui contient l'amour de ce monde, et ce jusqu’à ce que le chameau ne passe par le chas de l’aiguille.

 

 

 

C’est pourquoi le serviteur le plus aimé d’Allah est celui qu'Il place dans Sa soumission, qu'Il choisit pour Son Amour, dont Il purifie l’adoration pour Lui, qui Lui consacre sa vie, sa langue pour  Son dhikr et ses membres à Son service. Le cœur devient malade comme le corps devient malade et son remède réside dans le repentir et la recherche de la protection du mal.

 

 

 

Il devient rouillé comme un miroir devient rouillé et il est poli par le dhikr. Il devient nu comme le corps devient nu et son ornement vient par la taqwa. Il devient affamé et assoiffé comme le corps devient affamé et assoiffé et sa faim et sa soif sont rassasiées par la science, l'amour, la confiance, le repentir et la soumission à Allah.

 

 

 

 

 

Article tiré du site al-manhaj.com

Source : Son livre Al-Fawa’ id (pp. 111-112)

 

Traducteur : Abû Sulayman Remets-toi s'en à Allah

 

 

 

 

 

Voila une poésie de l'imam Chafi'i, qui est macha Allah...

 

 

 

Remets-toi s'en à Allah, car si tu as été imprévoyant
Il te viendra avec la subsistance par là où tu ne l'attends

Craindrais-tu la pauvreté, quand Il est le Pourvoyeur incessant
IL a certes nourrit l'oiseau et le poisson dans l'océan

Si la nourriture s'obtenait par la force uniquement
L'oisillon ne pourrait manger prés du vautour un instant

Tu quittes déjà ce bas monde sans que tu en sois conscient
Si la nuit te couvre, seras-tu encore au jour montant?

D'ailleurs combien de bien portants sont morts sans mal apparent
Combien de malades, un moment d'éternité, survécurent pourtant

Combien de jeunes se sont couchés puis réveillés souriants
Et dans l'invisible, à leur inssu, leur linceul se tissant

Quand bien même un homme vivrait mille et plus de deux milles ans
Un jour ou l'autre, vers la tombe, il ira inéluctablement...


Poésie attribuée à l'imam Chafi'i - qu'Allah lui fasse Miséricorde-

 

 

 

 

 

 

 

L'obligation pour la personne qui raisonne...

 

 

 

 

 

Ibn al-Djawzî (rahimahullâh) a dit :

« L'obligation pour la personne qui raisonne, est qu'il se tienne prêt à quitter ce bas-monde : Il sait quand la décision d'Allâh le surprendra, quand il sera appelé à comparaître [devant Allâh].

Beaucoup de personnes se laissent abuser par la jeunesse : Ils oublient la disparition [la mort] des gens, et ils se laissent distraire par l'espérance. Parfois un savant ['Alîm] au coeur pur dira : « Je m'occupe de science aujourd'hui, et demain je la mettrai en pratique ». Alors il laissera aller par laxisme à commettre une faute en remettant à plus tard son acte de repentir. Ou bien il n'hésitera pas à répandre ou à écouter une calomnie, à s'approprier une chose douteuse, espérant effacer tout cela le lendemain par une bonne action. Mais il oublie que la mort [al-mawt] peut le surprendre.

La personne qui raisonne, est celui qui accorde à chaque instant de sa vie le devoir qui lui est imposé. Si la mort [al-mawt] le surprend, elle le trouvera prêt et si l'espoir de survivre lui est donné, il aura acquis un mérité supplémentaire. »

Kitâb Sayd ul-Khâtir de Ibn al-DjawzîDevelopper l'amour pour Allah 'azza wa jalla

 

 

 

 

 

De l'Imam Ibnul Qayyim al-Jawziyyah (d.751H)

Les gens ont discuté de la mahabbah (l'amour envers Allah) ; ses causes et ce qu'elle rapporte, ses signes, ses fruits et ses règles. Les paroles les plus compréhensibles à ce sujet sont celles de Abû Bakr al-Kataanee (rahimahoullah) sur al-Junayd (d.279H).

Abu Bakr al-Kataanee (d.322H) a dit :

"Une discussion sur la Mahabbah a eu lieu à Mekkah pendant le mois du Pèlerinage. Les shouyoukh (savants, sages) qui étaient présents parlèrent sur ce sujet et al-Junayd était le plus jeune d'entre eux. Ils lui dirent : « O 'iraqee (l'iraquien), qu'as-tu à dire ? Alors il baissa la tête, et des larmes coulèrent de ses yeux puis il dit :

« Un servant doit surmonter son âme ;
Et être constant dans le rappel d'Allah ;
Etablissant les Droits de son Seigneur ;
En se concentrant sur Lui avec son coeur ;
La crainte faisant flamber son coeur ;
Tandis qu'il boit de son navire le vrai amour
Et que certaines réalités lui sont dévoilées ;
Donc, lorsqu'il parle c'est grâce à Allah ;
Quand il parle, cela vient d'Allah ;
Quand il bouge, c'est par le commandement d'Allah
Et quand il est serein, alors cela vient d'Allah ;
Il appartient à Allah, il est pour Allah, et il est avec Allah. »


Alors les shouyoukh se mirent à pleurer : « Comment peut-on faire plus que cela ? Qu'Allah te récompense en bien, O joyau des biens informés ! » [1]


L'imam Ibnul-Qayyim (rahimahoullah) a dit plus loin :

« Les raisons qui amènent au développement de la Mahabbah (l'amour envers Allah) sont de dix :

1)Réciter le Qur'an, réfléchir sur ses paroles et comprendre leur sens.
2)Se rapprocher d'Allah par l'accomplissement d'actes surérogatoires après les actes obligatoires.
3)Etre constant dans le dhikr (rappel) d'Allah - en toutes circonstances - avec la parole, le coeur, et les membres. Plus le dhikr est constant, plus la Mahabbah est intensifiée.
4)Donner la priorité à ce qu'Allah aime - lorsque nos désirs prennent le dessus - au lieu de ce que l'on aime et désire personnellement.
5)Faire que le coeur contemple les Noms et Attributs d'Allah. Etre témoin de ce qu'ils impliquent et faire que le coeur soit éclairé dans le jardin de cette réalisation.
6)Reconnaître la miséricorde et les faveurs d'Allah ; qu'elles soient apparentes ou cachées.
7)Assujettir le coeur et être humble devant Allah, afin qu'il soit dans la crainte d'Allah.
8)S'isoler, au moment pendant lequel Allah descend au niveau le plus bas du ciel, réciter le Qur'an, et finir la récitation en recherchant le pardon d'Allah et se repentir sincèrement à Lui.
9)S'asseoir dans les assemblées de ceux qui aiment sincèrement et véritablement Allah, récolter les bénéfices de leurs enseignements, et ne parlez que si vous savez qu'il y a en cela un bénéfice et que de telles paroles vous élèveront vers le bien et que d'autres en bénéficieront en même temps.
10)Se tenir à l'écart de toutes les choses qui pourraient éloigner les coeurs d'Allah 'Azza wa Jalla.

 


Donc voici 10 cas permettant au véritable croyant d'atteindre le vrai amour pour Allah, pour qu'il puisse atteindre Allah 'Azza wa Jalla. »[2]

Notes :
********
[1] Madarijus Salikeen (3/9)
[2] Madarijus Salikeen (3/17-18)


Article traduit par Ummu Wassim, revu et corrigé par Umm'issa
Tiré de
www.troid.org

 

 

 

 

 

 

 

Le Paradis et son rappel

 

 

 

 

 

Ibn al-Djawzî a dit : 

« Par Allâh,

J'imagine l'arrivée au Paradis et l'éternité du séjour sans maladie, sans salivation [crachat], sans sommeil, sans calamité, mais au contraire, dans une santé permanente, avec des satisfactions ininterrompues et sans troubles, dans un bien-être toujours renouvelé et sans cesse augmenté.

J'imagine tout cela et je m'impatiente. Mon âme éprouverait presque des difficultés à l'admettre si la Loi ne l'avait attesté ! Car on sait que ces demeures ne seront gagnées que dans la mesure de l'effort déployé ici-bas [.] »


Kitâb Sayd ul-Khâtir de Ibn al-Djawzî, p.345

 

 

 

 

 

 

 

Le renoncement de ce bas-monde [az-Zuhd fî Douniyâh]

 

 

 

 

 

Al-imâm ibn qayyîm al-djawziyyah

L'aspiration à l'au-delà [al-Âkhira] ne se réalise que par l'ascétisme [le renoncement de ce bas-monde]. Et une telle rectitude dans l'ascétisme [az-Zuhd] ne se fait voir que de deux véritables manières :

*La première :

Est celle de méditer sur le bas-monde [ad-Douniyâh], sa fin qui prendra terme rapidement, sa futilité cruciale, sa disparition, son imperfection, sa petitesse [par rapport à l'au-delà] et la peine dépensée dans la concurrence de ses intérêts futils, le désir ardent de ses plaisirs [éphémères] et tout ce qui ressemble à cela, tel que les tourments [dûs à ce bas-monde], le trouble [que cette vie cause], au point que celui qui va à la recherche [de ce bas-monde], continue dans cette vie à être insatisfait [peiné], à être quand même attristé lors d'un bénéfice [d'un bien matériel ou autre], et à être accablé lors de sa perte ; Voici l'une de ces manières.*La deuxième :

Est celle de méditer sur l'au-delà [al-Âkhira], la venue définitive [de son jour] qui sera certaine, la prolongation [de l'au-delà qui sera constante], son éternité, la grâce de son bien et de sa joie, et de tout ce qu'il y a de différent [de ce bas-monde]. Et cela est tel que ce qu'Allâh - Subhânahu - a dit :


« Alors que l'au-delà est meilleur et plus durable » [1]

Alors [que ce bas-monde] a des illusions imparfaites, diminuées et dégradantes. Ainsi, si [la personne] adopte avec conviction ces deux sortes de méditation, elle se doit de préférer ce que son esprit préfère, et renoncer à tout ce à quoi il est indispensable de renoncer [.] Car quiconque désire la vie présente, en la convoitant et en la préférant [à celle de l'au-delà], ne croit pas [en réalité] que ce qui existe dans l'au-delà [al-Âkhira] est plus digne, meilleur et plus durable [que ce bas-monde]. Donc, [la personne] qui ne croit pas à une telle vérité est certainement considérée [comme une personne] sans foi, et comme ayant un esprit perverti, et qui n'a pas pu choisir ce qui était meilleur.
[.]

C'est pourquoi la préférence de ce bas-monde [ad-Douniyah] à celui de l'au-delà, est due soit à la perversion de sa foi [Imân], soit à la perversion de sa raison ['Aql]. Et nombreux sont les effets néfastes de ces deux genres de perversion. Ces conséquences, sont les raisons pour lesquelles le Messager d'Allâh (sallallahu 'alayhi wa sallam) et ses Compagnons [as-Sahâbah] ont effacé de leurs coeurs [ce bas-monde] en le repoussant, en le délaissant, le négligeant, considérant [ce bas-monde] comme une prison et non pas comme un paradis. De fait, ce renoncement [az-Zuhd] est un véritable ascétisme [az-Zuhd]. De même, s'il avait préféré ce bas-monde [le Prophète], il aurait pu obtenir tout ce qu'il aimait [de ce bas-monde] , ainsi que tout ce qu'il désirait, il aurait pu l'avoir. Car les clés [Miftah] de ce bas-monde lui avaient été offertes [au Prophète], mais il les a refusés. Il en est ainsi de ses Compagnons qui, comblés [de ce bas-monde], l'ont délaissé à la préférence des bénéfices de celui de l'au-delà.
[.]

Le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Je ne trouve aucun intérêt à ce bas-monde. Certes, j'y suis tel un cavalier qui après avoir terminé sa sieste à l'ombre d'un arbre, repart en délaissant ce dernier. » [2]

Et le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) dit également : « Ce bas-monde n'est, en comparaison à celui de l'au-delà, que comme est le doigt de l'un d'entre vous qu'il introduit dans la mer. » [3]

Et Allâh - Subhânnahu- Créateur des deux mondes a dit :

« La vie présente est comparable à une eau que Nous faisons descendre du ciel et qui se mélange à la végétation de la terre dont se nourrissent les hommes et les bêtes. Puis, lorsque la terre prend sa parure et s'embellit, et que ses habitants pensent qu'elle est à leur entière disposition, Notre Ordre lui vient, de nuit ou de jour, c'est alors que Nous la rendrons toute moissonnée, comme si elle n'avait pas été florissante la veille. Ainsi exposons-Nous les preuves pour des gens qui réfléchissent. Allâh appelle à la demeure de la paix et guide qui Il veut vers un droit chemin. » [4]

Telle est l'information [al-Akhbar] sur la bassesse de ce bas-monde [ad-Douniyah] afin de s'en éloigner, et l'information sur « Dâr as-Salâm » [la maison de la paix], en appelant à y entrer.Et Allâh - Ta'âla dit :

« Et propose-leur l'exemple de la vie ici-bas. Elle est semblable à une eau que Nous faisons descendre du ciel ; la végétation de la terre se mélange à elle. Puis elle devient de l'herbe desséchée que les vents dispersent. Allâh est certes Puissant en toutes choses ! Les biens et les enfants sont l'ornement de la vie de ce monde. Cependant, les bonnes oeuvres qui persistent ont auprès de ton Seigneur une meilleure récompense et [suscitent] une belle espérance. » [5]

Et Allâh - Ta'âla dit :

« Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants. Elle est en cela pareille à une pluie : la végétation qui en vient émerveille les cultivateurs, puis elle se fane et tu la vois donc jaunie ; ensuite elle devient des débris. Et dans l'au-delà, il y a un dur châtiment, et aussi pardon et agrément d'Allâh. Et la vie présente n'est que jouissance trompeuse. » [6]

 

 

 

Et Allâh - Ta'âla dit :

« On a enjolivé aux gens l'amour des choses qu'ils désirent : femmes, enfants, trésors thésaurisés d'or et d'argent, chevaux marqués, bétail et champs ; tout cela est l'objet de jouissance pour la vie présente, alors que c'est près d'Allâh qu'il y a bon retour. Dis : « Puis-je vous apprendre quelque chose de meilleur que tout cela ? Pour les pieux, il y a, auprès de leur Seigneur, des jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement, et aussi, des épouses purifiées, et l'agrément d'Allâh. » Et Allâh est Clairvoyant sur (Ses) serviteurs. »[.] [7]
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[1] Sourate al-A'la, v-18
[2] Rapporté par at-Tirmidhî, Ahmad, al-Hâkim et Ibn Mâdja - Hadîth Sahîh
[3] Rapporté par Muslim, at-Tirmidhî et Ibn Mâdja
[4] Coran, 10/24-25
[5] Coran, 18/45-46
[6] Coran, 57/20
[7] Coran, 3/14-15


Kitâb al-Fawâ-id d'Ibn al-Qayyîm, p.120-122

 

 

 

 

 

 

 

L'épreuve de la tombe et la résurrection

 

 

 

 

 

Auteur : Ibn Taymiyya

L'épreuve de la tombe
******************
Croire au Jour ultime c'est ajouter foi à tout ce que le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui ) a transmis au sujet de l'épreuve de la tombe, du supplice ou de la félicité que l'homme vit.
L'homme est éprouvé dans sa tombe, Il lui est dit : «Qui est ton Seigneur ? Quelle est ta religion ? Et qui est ton Prophète ? » Allah affermit ceux qui croient, par une parole ferme, dans la vie de ce monde et dans la vie ultime.

 

Le croyant dit :
«Allah est mon Seigneur, l'Islam ma religion et Muhammad ( que la paix et le salut soient sur lui) mon Prophète.»
Quant à celui qui doutait, il dit : « Heu... ! Heu... ! Je ne sais pas. Entendant les gens dire une chose, je l'ai à mon tour dite. »
C'est alors que d'une barre de fer, on [les anges Munkar et Nakîr] lui assène des coups tels qu'il pousse un cri qu'entendent toutes les créatures hormis les hommes ; si ceux-ci l'entendaient, ils en mourraient.
Cette épreuve finie, l'homme connaît la félicité ou le châtiment jusqu'au Jour de la grande résurrection.

La résurrection
*************
Lorsque les âmes sont ramenées aux corps, c'est qu'a lieu la résurrection dont Allah parle dans Son Livre, ainsi que Son Envoyé [dans sa Sunna] et sur laquelle s'accordent les Musulmans. Les gens se lèveront de leurs tombes pour se tenir devant le Seigneur des univers, pieds-nus, nus et incirconcis.
Le soleil s'approchera d'eux et ils seront noyés dans leur propre sueur. Les balances seront installées pour que soient pesées les oeuvres des serviteurs.


«Ceux dont la balance est lourde seront les bienheureux ; et ceux dont la balance est légère seront ceux qui ont ruiné leurs propres âmes et ils demeureront éternellement dans l'Enfer. » [S/23, V/102-103]
Les feuillets [des actions] seront déployés. Les hommes recevront leur livret dans la main droite, dans la main gauche ou derrière leurs dos ;
Allah - pureté à Lui et exalté soit-ll - dit :


«Et au cou de chaque homme, Nous avons attaché son oeuvre. Et au Jour de la Résurrection, Nous lui sortirons un écrit qu'il trouvera déroulé : "Lis ton écrit. Aujourd'hui, tu te suffis d'être ton propre comptable".» [S/17, V/13-14].

Allah demandera des comptes aux créatures. Leur parlant en secret. II leur fera reconnaître leurs péchés, conformément à la description du Livre et de la Sunna.
Aux négateurs [Kuffâr], Allah ne demandera pas des comptes de la même manière que ceux dont les bonnes et mauvaises oeuvres seront pesées, car ils n'ont pas de bonnes actions. Leurs actes seront dénombrés et ils en seront informés. Ils les reconnaîtront et en seront rétribués.
Dans les cours de la résurrection se trouve le bassin du Prophète ( que la paix et le salut soient sur lui) ; son eau est plus blanche que le lait et plus douce que le miel. Ses récipients sont aussi nombreux que les étoiles du firmament. Sa longueur équivaut à la distance parcourue en un mois de marche, de même que sa largeur. Celui qui en boit une seule gorgée, ne connaîtra plus la Soif [1].Menant au Paradis, le pont (Sirât) que les gens devront traverser [le Jour de la résurrection] est jeté sur l'Enfer; sa traversée est fonction des oeuvres. Certains le franchiront en un clin d'oeil, d'autres à la vitesse de l'éclair éblouissant, d'autres comme le vent, d'autres comme le cheval de race, d'autres à la manière de celui montant un chameau, d'autres en courant, d'autres à la marche, d'autres en rampant.
II en est qui seront happés et jetés dans la Géhenne, car sur le Pont, des crochets de fer se saisissent des gens selon leurs oeuvres. Celui qui franchira complètement le Sirât, entrera au Paradis. Quand les gens auront traversé le Sirât, ils seront retenus sur un [autre] pont (qantara) entre le Paradis et le Feu pour régler leurs comptes et être quittes les uns à l'égard des autres.
Une fois purifiés, la permission leur est alors donnée d'entrer au Paradis.
Le premier à frapper à la porte du Paradis sera Muhammad ( que la paix et le salut soient sur lui) et sa communauté sera la première à y accéder.

 

 

 

[1] Hadith rapporté par Thawbân.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE CHATIMENT ET LES DELICES DE LA TOMBE"Le châtiment et les délices éprouvés dans la tombe s'appliquent réellement au corps et à l'âme"

 



BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm

Ibn Qayyim al-Djawziyyah a dit :

SHeikh al-Islâm [Ibn Taymiyyah] a été interrogé sur cette question et il répondit :
« Le châtiment ['adhâb] et les délices [na'îm] s'appliquent à l'âme et au corps à la fois selon l'avis unanime de la communauté des Sunnites [Ahl us-sunnah wal-djamâ'ah] ; l'âme est tantôt séparément plongée dans les délices ou le châtiment tantôt elle est revêtue du corps. Dans ce dernier cas, le châtiment ou les délices sont ressentis par les deux ensemble comme ils peuvent être ressentis par l'âme toute seule
[.]
La doctrine des ancêtres de la communauté [madhab as-Salaf al-Umma] et ses guides. Elle enseigne qu'après la mort on sera plongé soit dans des délices [na'îm], soit dans le châtiment ['adhab] et que cela est ressenti par l'âme [roûh] et le corps et que l'âme, une fois séparée du corps, plongera soit dans des délices soit dans le châtiment et qu'elle réintègre le corps parfois et lui fait partager délices et châtiment.
Et puis, après la grande résurrection, les âmes réintégreront leurs corps et les morts sortiront de leurs tombes pour se présenter au Maître des Univers [rabbî al-'âlamîne].
La résurrection des corps est admise aussi bien par les Musulmans que par les Juifs et Chrétiens [.] » [1]


SHeikh al-Islâm Ibn Taymiyyah dit aussi :
« Le dormeur peut au cours de son sommeil éprouver physiquement du plaisir ou de la douleur.
Il peut même lui arriver [dans le cadre d'un rêve] d'être frappé au point qu'au matin, il ressente de la douleur.
Il peut encore rêver dans son sommeil qu'on lui offre une nourriture agréable et se retrouve au matin avec la saveur dans la bouche.

Cela existe. Le dormeur peut éprouver des délices et un châtiment qui touchent aussi bien son âme que son corps sans que celui qui se trouve à ses côtés s'en rende compte.
Il arrive même que le dormeur crie en raison de l'intensité de la douleur ou du cauchemar qui l'envahie de sorte qu'une personne éveillée l'entend.Il peut aussi réciter le Qor'ân ou des « dhîkr » ou prononcer une réponse de façon à se faire entendre par les personnes éveillées tout en dormant les yeux bien fermés.
Si on lui parlait dans cet état, il n'entendrait pas. Comment alors nier l'état de l'enterré dont le Messager dit qu'il entend le bruit produit par leurs [ceux qui viennent de l'enterrer] sandales au contact du sol » et ses propos « vous ne m'entendez pas mieux qu'eux ? »

Le coeur ressemble à la tombe [al-qabr].
C'est pourquoi quand il [le Prophète] manqua la prière d'al-asr lors du siège de la Fosse, il dit : « Puisse Allâh remplir leurs ventres et leurs tombes de feu ».
Selon une autre version : « leurs coeurs et leurs tombes de feu ». Allâh les distingua dans sa parole :

 


« Et pour l'amour des richesses il est certes ardent. Ne sait- il donc pas que lorsque ce qui est dans les tombes sera bouleversé, » [2]

Ceci est un rapprochement visant à confirmer la possibilité de cela [le châtiment dans la tombe].
Il n'est pas permis de dire que ce que le mort éprouve en fait de délices ou de châtiment et identique à ce que ressent le rêveur. Bien au contraire, les délices et le châtiment dans la tombe sont beaucoup plus parfaits et ils sont réels.
On ne fait cette comparaison que pour expliquer la possibilité de cela à celui qui dit que le mort ne se remue pas dans sa tombe et le sol ne change pas, etc.
Cette question est largement développée et il serait trop long de l'aborder ici exhaustivement. Allâh le sait mieux.


Par Ibn Abd Al-Hâdî
[1]
Kitâb Ar-Roûh de Ibn al-Qayyim, p. 152 et 155
[2] Coran, 100/ 8-9


 

Madjmu' al-Fatâwa de Ibn Taymiyyah, vol-4 p.142-143

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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